Les gardiens du phare ont connu la solitude et bravé des conditions difficiles en échange d’un maigre salaire. Ils ont enduré l’incessant vacarme de la corne de brume, et ont ramé dans les mers déchaînées pour sauver les marins. Malgré leur courage, ils se sont opposés à l’installation d’une lentille à échelons qui aurait fait doubler l’intensité de la lumière projetée sur l’eau par leur station. Pourquoi ? Les gardiens avaient conclu une entente financière avec le fabricant des vieilles lentilles et ils ne voulaient pas perdre d’argent, même si cela aurait sauvé des vies.

Les gardiens du phare sont semblables aux chefs religieux qui ont parlé contre Pierre et Jean. Ces sacrificateurs et ces enseignants de la loi s’étaient engagés dans leur carrière pour aider les gens. Mais ils gagnaient aussi un bon revenu en échange de leurs services, qu’ils perdraient si le judaïsme était remplacé par l’Évangile de Jésus.

Ils se sont retrouvés dans la situation délicate de remettre en question la guérison d’un infirme par les disciples. Pierre a dit d’un ton incrédule : « [Nous] sommes interrogés aujourd’hui sur un bienfait accordé à un homme malade » (Ac 4.9). Les chefs s’accordaient sur ce fait : « [Il] est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle signalé a été accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier. Mais, afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là » (Ac 4.16,17).

Le cas épineux des chefs finit par être celui de tous ceux qui travaillent à aider les autres. Les organisations caritatives dépensent beaucoup d’argent pour continuer d’exister ; les missionnaires freinent parfois la croissance de l’Église nationale en restant trop longtemps sur le terrain.

Voici quelques questions cruciales que peuvent se poser ceux qui ressentent le besoin de savoir s’ils sont utiles : Mon service fait-il plus de bien que de tort ? Si cela est nécessaire, consentirais-je à me retirer pour leur bien ?