Qu’il me soit fait selon ta parole ! (Lu 1.38.) C’est avec ces mots que la jeune (probablement adolescente) Marie a répondu au plus important appel de Dieu jamais effectué. Elle avait été choisie pour donner naissance au Fils de Dieu. Les implications seraient énormes.

Marie avait été promise en mariage à Joseph. Elle était une citoyenne de Nazareth, une ville d’une centaine de personnes seulement, dans une culture où les liens sont étroits, les maisons sont partagées et les ragots rapidement propagés. Et elle était sur le point de tomber enceinte ? Le secret serait difficile à garder et encore plus complexe à expliquer.

A-t-elle parlé de la visite de Gabriel à quelqu’un ? Sa mère le savait-elle ? Son père s’est-il senti déshonoré ? La peine encourue pour adultère était la lapidation (Lé 20.10). C’était une situation très risquée pour une innocente vierge.

« Qu’il me soit fait selon ta parole ! » Et Joseph, comment le lui apprendra-t-elle ? Son intention de divorcer discrètement sous-entend qu’il n’a découvert la nouvelle que plus tard, ignorant tout du divin miracle (Mt 1.19). Et même après la visite personnelle de l’ange (v. 20), et la décision de Joseph de renoncer au divorce, comment s’est passée la cérémonie du mariage ? Qui a ricané et qui a murmuré à propos de la mariée et de son « secret » ? Est-ce que les gens du voisinage traitaient le jeune couple différemment ? Est-ce que la nature obscure de la paternité de Jésus suscitait les moqueries ?

Marie verra son fils grandir, quitter la maison et se faire rejeter par ses voisins. Puis, elle le verra cloué à la croix de la honte. « [Une] épée [lui] transpercera l’âme » (Lu 2.35).

« Qu’il me soit fait selon ta parole ! » L’obéissance de Marie est étonnante et est à juste titre un modèle à imiter. Saurons-nous répondre à l’appel de Dieu, même quand la douleur, l’incompréhension et le ridicule peuvent en résulter ?