Je n’avais jamais réfléchi à la valeur d’un souffle jusqu’à ce que je rencontre Nicole, âgée de deux semaines, dans un orphelinat d’Afrique de l’Est. Cette enfant prématurée est si petite qu’elle tient dans la paume de ma main. Elle avait été abandonnée par sa mère dans la salle d’accouchement de l’hôpital, souffrant de méningite et d’escarres douloureuses qui atteignaient ses hanches fragiles.

Bien que Nicole soit trop jeune pour parler, chacune de ses respirations crie son désir de vivre. Je me demande bien pour quelles raisons elle se bat pour survivre, puisque pour le peu de temps qu’elle a passé sur terre, elle a déjà éprouvé le genre d’agonie et de séparation qui a un jour suscité chez Job, plus vieux et probablement plus sage, le désir de mourir.

« L’homme n’a-t-il pas une vie de labeur sur la terre ? » (Job 7.1 ; Darby), gémit-il. « L’homme né de la femme ! Sa vie est courte, sans cesse agitée » (14.1). Il s’est exprimé ainsi : « Mes yeux ne reverront pas le bonheur » (7.7), croyait-il. « Mon souffle se perd, mes jours s’éteignent, le sépulcre m’attend » (17.1).

Job n’a pas partagé la confiance inébranlable du psalmiste qui a écrit : « Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs ; mais tu nous redonneras la vie, tu nous feras remonter des abîmes de la terre » (Ps 71.20). Et pourtant, le Seigneur a rétabli la vie de Job. Il l’a guéri et a ranimé sa joie. Comme il l’a fait pour le psalmiste, Dieu a sauvé Job « du séjour des morts » (49.16).

Dieu a aussi prolongé les jours de bébé Nicole en guérissant sa méningite et en restaurant son corps. Elle a maintenant cinq ans et elle aime courir, jouer, rire et parler de son Père céleste qui lui a donné la vie.

Bien que le Seigneur permette que nous éprouvions des détresses et des malheurs, il est là pour nous faire remonter hors « des abîmes de la terre » (71.20).