En tant que pasteur, je suis témoin de réactions intéressantes lorsque je parle de ma vocation aux gens. Certains s’excusent immédiatement du langage qu’ils ont utilisé. D’autres esquissent un sourire forcé, puis trouvent un prétexte pour changer de sujet. Ce que j’entends souvent c’est : « Eh bien ! j’aime Jésus, mais je n’aime pas la
religion. »

Je comprends le sentiment. Les gens se méfient de l’Église et de la religion parce qu’ils croient que l’Église veut leur argent, qu’elle tient des discours alarmistes ou qu’elle est dépourvue d’amour. Il est vrai que les croyants ont en effet démontré ces choses à quelques reprises. Trop souvent, notre vie n’a pas été à la hauteur de notre nom et n’a pas été vécue à la manière de Jésus.

Par contre, « la religion » c’est la mise en pratique de la foi (Ja 1.27). L’Église est le moyen physique que Dieu nous a donné pour mettre en pratique le royaume de Dieu. Le problème dans le fait de dire que nous aimons Jésus, mais pas l’Église, c’est que Jésus aime l’Église. Il a dit que c’était quelque chose qu’il allait construire (Mt 16.18). De plus, Paul utilise l’image de l’Église en tant qu’épouse de Jésus (Ép 5.22,23). Si nous aimons Jésus, aimer l’Église fait partie du tout.

Lorsque nous disons que nous aimons Dieu, mais non la religion, nous voulons dire que nous aimons notre propre notion individuelle de la « foi », mais nous ne voulons nous engager envers aucun récit réel, aucune pratique ou communauté de la foi. Nous voulons la notion vague de Dieu (celle qui se plie facilement à nos caprices), mais nous ne voulons pas nous investir dans le travail difficile de vivre de vraies relations guidées par les vérités auxquelles nous devons nous soumettre avec obéissance.

Les actions concrètes (prendre soin des veuves et des orphelins) exercées au sein de notre communauté sont une bonne religion. Nous en avons besoin, et cela honore Dieu et nous apporte de la joie.