SUR INTERNET OU À LA TÉLÉVISION, une grande partie du monde a vu un journaliste irakien jeter ses chaussures au président des États-Unis.

Cet incident, cependant, n’a été qu’un embarras mineur, en comparaison avec un certain étalage public de mépris décrit dans la Bible.

L’insulte a eu lieu un jour qui était déjà un des pires de la vie de David, roi d’Israël. Ayant pris les commandes de l’armée d’Israël, l’un des fils de David a forcé son père et les amis de celui-ci à quitter Jérusalem parce qu’ils craignaient pour leur vie (2 Samuel 15 – 16).

Comme s’il ne suffisait pas à David de devoir quitter la ville en larmes, la tête couverte et pieds nus (2 Samuel 15.30), quelqu’un s’est mis à célébrer l’événement. Quelque part entre Jérusalem et la vallée du Jourdain, un homme en colère a commencé à jeter des pierres à David et à l’accuser d’être un meurtrier qui, pour tout le mal qu’il avait fait, obtenait finalement ce qu’il méritait (16.5-8).

En réaction à cette insulte, l’un des officiers de David a offert de décapiter « ce chien mort », mais David le lui a interdit. Le roi a plutôt laissé entendre que Dieu était peut-être en train de lui dire quelque chose au moyen de ces insultes.

Même au coeur de ce terrible quart d’heure, David semble nous indiquer pourquoi la Bible nous le rappelle comme un homme selon le coeur de Dieu. Ses propres méfaits lui ont valu d’être humilié et brisé. Il savait que ses échecs, y compris un adultère avec une femme mariée et un complot pour en faire tuer le mari, avaient souillé son leadership sur Israël.

Ici, David aurait eu de bonnes raisons de se demander si Dieu le traitait comme il le méritait.

Selon 2 Samuel 13, le premier-né de David, Amnon, a violé sa demi-soeur Tamar. Deux ans plus tard, Absalom, le frère de Tamar, a embusqué et tué Amnon pour avoir déshonoré sa soeur.

Ces deuils ont brisé le coeur de David. Un fils est mort, une fille a été souillée et mise dans une situation affolante, et un autre fils est parti en exil pour avoir tué son frère.

Des années se sont écoulées avant que David accepte de laisser Absalom revenir à Jérusalem. Toutefois, lorsque le roi a été prêt à se réconcilier, Absalom avait d’autres projets. Profondément aigri du fait que son père hésitait à le revoir, il n’a pas accepté le changement de coeur de David. Il a donc choisi plutôt de conspirer au moyen de la flatterie et de sa beauté pour gagner le coeur d’Israël et usurper le trône de son père.

Lorsque David a entendu dire que les hommes d’Israël s’étaient joints à Absalom, il a réalisé que ses amis et lui devaient quitter la ville afin d’éviter que son propre fils les tue.

C’est alors, tandis que le roi et ses amis quittaient la ville, qu’un proche de Saül, du nom de Schimeï, a fait toute une scène en jetant des pierres au roi et en le maudissant (16.5,6).

Et si nous imitions tous la sagesse de David permettant de tirer une leçon d’un mauvais quart d’heure ? Que pourrait-il se produire de pire si nous laissions un ennemi nous amener à écouter Dieu ?

Lorsque Abischaï a offert de tuer Schimeï, David le lui a interdit. Le roi a préféré lui indiquer que Dieu s’adressait peut-être en fait à lui par les malédictions de Schimeï.

C’est le coeur brisé que David a dit : « Voici, mon fils, qui est sorti de mes entrailles, en veut à ma vie ; à plus forte raison ce Benjamite ! Laissez-le, et qu’il maudisse, car l’Éternel le lui a dit. Peut-être l’Éternel regardera-t-il mon affliction, et me fera-t-il du bien en échange des malédictions d’aujourd’hui. David et ses gens continuèrent leur chemin. Et Schimeï marchait sur le flanc de la montagne près de David, et, en marchant, il maudissait, il jetait des pierres contre lui, il faisait voler la poussière » (16.11-13).

Comme la crainte de David envers le Seigneur l’a empêché un jour de lever la main contre un roi Saül enragé (1 Samuel 24.6), David freinait maintenant ses ardeurs envers les proches amers de Saül. En ne faisant pas tuer Schimeï, le vieux roi d’Israël a démontré qu’il était ouvert aux enseignements – même de la part d’un ennemi dans une colère froide.

La réaction de David m’amène à me demander en quoi ma vie serait différente si j’avais réagi aux critiques et aux insultes avec le coeur ouvert aux enseignements. Et si, étant l’objet d’injures beaucoup moins blessantes, j’avais saisi l’occasion pour me demander si Dieu était en train de me dire quelque chose par amour – même par la voix trahissant la colère et les accusations d’une personne critique à mon égard ?

Et si nous imitions tous la sagesse de David permettant de tirer une leçon d’un mauvais quart d’heure ? Que pourrait-il se produire de pire si nous laissions un ennemi nous amener à écouter Dieu ? Aurions-nous perdu notre temps en ayant assez de sagesse pour prêter l’oreille à une demi vérité parmi les propos désobligeants d’une personne aucunement intéressée à nous flatter ? Même si les « attaques » actuelles sont de vieilles histoires, des péchés pardonnés ou tout à fait injustifiées, perdrions-nous au change si nous profitions de l’occasion pour nous rappeler que la vérité toute crue à notre sujet est probablement bien pire que tout ce que nos ennemis humains pourraient savoir ? Regretterions-nous de nous remémorer combien nous avons nous-mêmes eu besoin de la miséricorde de Dieu ?

Père céleste, je te prie de nous aider à être aussi sages que ton serviteur David. Accorde-nous la grâce d’écouter ta voix parmi les accusations de notre « ennemi ». Même si, cette fois-ci, nous n’entendons que les mensonges d’un accusateur, aide-nous à nous rappeler qu’à l’heure la plus sombre de ton Fils, au lieu de rendre le mal pour le mal, il a enduré l’humiliation et les malédictions publiques que nous méritions.