L’héroïnomanie ne pardonne pas. Comme ils tolèrent toujours mieux leur drogue, les héroïnomanes doivent sans cesse augmenter leurs doses pour obtenir les effets recherchés et en viennent vite à mettre ainsi leur vie en péril. Or, en apprenant que quelqu’un est mort d’avoir consommé une héroïne exceptionnellement forte, il se peut que leur première réaction ne soit pas d’avoir peur, mais de se demander : Où je pourrais bien en trouver ?

Lewis parle d’ailleurs de cette spirale descendante dans Tactique du diable, son récit imaginatif sur l’art de la tentation d’après un démon. On commence par un certain plaisir – si possible qui est agréable à Dieu – et on l’offre par un moyen qu’il interdit. Une fois que la personne y a goûté, on lui en donne de moins en moins tout en attisant sa convoitise. On « lui donne toujours plus soif d’un plaisir qui ne cesse de s’émousser » jusqu’à finir par « lui prendre son âme et ne rien lui donner en retour » (traduction libre).

Proverbes 7 compare ce cycle dévastateur à la tentation du péché sexuel. Le sexe est un bon cadeau de Dieu, mais si l’on cherche à en tirer du plaisir hors des liens du mariage, on est « comme le bœuf qui va à la boucherie » (V. 22). Des gens plus forts que nous se sont détruits en se procurant des plaisirs malsains, alors « [soyons] attentifs » et veillons à ce que notre « cœur ne se détourne pas vers les voies » du mal (V. 24,25). En évitant – par la force de Dieu – de céder à l’attrait du péché, nous pouvons trouver en lui la joie et le contentement véritables.