Nous serions portés à croire que les routes pavées ont toujours existé, mais c’est une invention plutôt récente. Construites pour assurer un déplacement plus rapide et plus sécuritaire, elles sont aussi à l’origine d’accidents et d’embouteillages. Beaucoup de banlieusards se plaignent d’avoir à emprunter les autoroutes prétextant qu’elles sont un inconvénient et un élément dangereux de la vie moderne. Ce qui représentait une bénédiction lors de sa conception est maintenant perçu comme un fardeau aux yeux des conducteurs.

Un principe semblable s’appliquait au sabbat du peuple d’Israël. Jésus, le « maître même du sabbat » (MC 2.28) a enseigné que ce jour a été conçu pour être une bénédiction vivifiante pour le peuple (V. 27), mais il a été transformé en un ensemble de lois et règlements sévères qui servaient à contraindre et à punir le peuple. En fait, les pharisiens ont trouvé l’enseignement radical de Jésus sur le sabbat si scandaleux qu’ils en ont fait une raison pour le tuer.

Les pharisiens ont mal saisi la nature du sabbat parce qu’ils ne connaissaient pas le cœur de Dieu. Ils considéraient Dieu, à juste titre, comme puissant et saint ; le sabbat n’était donc, à leurs yeux, qu’un ordre formel de sa part. Jésus nous a apporté une nouvelle révélation de l’identité et du caractère de Dieu. Oui, il est puissant et saint, mais il est aussi notre Père ; il sait de quoi nous avons besoin et il est généreux à notre endroit (MT 6.9‑13 ; 7.9‑11). C’est cette caractéristique de Dieu qui nous aide à mieux comprendre ce jour de repos.

Voici un rappel important : pour être en mesure de bien interpréter le sabbat ou tout autre commandement de Dieu, nous devons comprendre son cœur. Si pour nous il est un juge sévère, nous interpréterons ses commandements autrement que si nous le voyons tel qu’il est réellement : un Père sage, puissant et aimant.