Il est possible qu’à l’époque de Jésus, le théâtre de Sepphoris trouvait à quelques heures de marche d’où s’est tenu le Sermon sur la Montagne. Le gouverneur de la Galilée, Hérode le tétrarque, avait transformé la ville en un centre cosmopolite avec des marchés, des synagogues, des bains publics et des temples. Les voies pavées, les murs ornés de fresques et les magnifiques mosaïques faisaient la fierté de cette ville.

Le théâtre était impressionnant. Avec ses gradins disposés en hémicycle faisant face à la scène, il pouvait accueillir plus de 4 500 personnes. Les citoyens se divertissaient en regardant les « hypocrites » (des acteurs qui jouaient des pièces grecques parés de masques et de costumes).

« [Lorsque] tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites », a dit Jésus en donnant au mot la signification qu’on lui connait aujourd’hui (MT 6.2). Il a ajouté : « Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites » (V. 5). « Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites » (V. 16). Lorsque vous donnez, priez et jeûnez ne soyez pas comme les comédiens religieux qui font de la spiritualité une représentation pour recevoir des acclamations de la foule.

Il n’y a rien de mal à donner, à prier en public ou à jeûner au su des autres. Ce qui est malheureux, c’est de donner dans le but de recevoir des éloges, de prier pour être approuvé, de jeûner pour être félicité, bref, c’est d’« avoir l’air spirituel » pour être admiré. Quand nous sommes tentés d’agir ainsi, Jésus nous dit de cacher nos dons (6.3,4), de prier dans notre chambre (V. 6), de jeûner en secret (V. 17) et d’arrêter de jouer la comédie.

La véritable spiritualité, c’est de se consacrer à aimer Dieu et les autres (22.37‑39). Nos actes religieux peuvent être vus des gens, mais ils doivent être accomplis par amour pour le Dieu qui a déversé son grand amour sur nous.