À la lecture de l’histoire du serviteur impitoyable, il est facile pour moi de condamner les actions du premier serviteur (MT 18.28). Mais imiter ses actions n’est pas aussi impossible pour moi que j’aimerais le croire. Par exemple, lorsque la rage au volant nous saisit (cette colère qui nous surprend pendant que nous conduisons), il est surprenant de constater à quel point nous pouvons agir comme le premier serviteur. Nous pouvons faire des choses qui n’ont aucun sens. Les gens nous regardent et hochent la tête en signe d’incrédulité et d’embarras en se disant : « Il est fou celui-là ! » Cela ressemble à ce que nous pourrions penser du premier serviteur.

Évidemment, si le serviteur a été aussi dur, c’est en partie parce qu’il venait d’être contrarié. Même si on ne fait pas expressément mention de sa colère, ses actions démontrent clairement qu’il était enragé envers le deuxième serviteur puisqu’il « le saisit et l’étranglait, en disant : Paie ce que tu me dois » (V. 28). Mais le deuxième serviteur n’étant pas capable de rembourser sa maigre dette, le premier l’a fait jeter en prison (V. 30). Il était en colère et ne voulait pas pardonner une dette négligeable, même après avoir vu son énorme dette être pardonnée par le roi (V. 27). Sa colère l’avait rendu aveugle à la vérité.

Cela dit, il y a un temps pour la colère justifiée ; nous le voyons lorsque Jésus fait le ménage du Temple dans Jean 2.13‑16. Mais la colère peut aussi nous aveugler et nous faire perdre de vue certaines choses. Il est dangereux de se mettre en colère puisque cela rend le pardon presque impossible. Pour cette seule raison, nous devrions l’étouffer. L’apôtre Paul a écrit : « Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi » (COL 3.13).

La colère s’estompe lorsque l’amour de Dieu règne.