Imaginez avoir une telle réputation de geignard que votre nom devient synonyme de plaintes. C’est ce qui est arrivé au prophète Jérémie. Son nom forme la racine du terme jérémiade qui signifie « plainte » ou « lamentation ».

Jérémie n’était pas un geignard, mais c’est ainsi que Jérusalem le percevait. Dieu avait demandé au prophète d’aller transmettre sa plainte au peuple. Voici les grandes lignes de son message : « Vos péchés sont atroces. Les Babyloniens vont vous massacrer et emmener les survivants en captivité. Repentez-vous ! »

Les autorités de Jérusalem ont considéré son message comme rien de moins qu’une traîtrise. Selon eux, Jérémie aidait et encourageait l’ennemi en décourageant le peuple ! Trois hommes se sont présenté devant le roi Sédécias et ont exigé que Jérémie soit mis à mort. Le roi leur a répondu : « Voici, il est entre vos mains, car le roi ne peut rien contre vous » (JÉ 38.5). Ils ont donc jeté le prophète dans une citerne boueuse. Aucun Judéen n’a osé secourir Jérémie. Mais un Éthiopien oui.

Nous en connaissons peu sur Ébed-Mélec. Tout ce que la Bible dit de lui c’est qu’il est un « un fonctionnaire attaché au palais royal » (V. 7 ; Semeur), mais que lui seul a défendu le prophète de Dieu. Il a dit : « Ô roi, mon seigneur, ces hommes ont mal agi en traitant de la sorte Jérémie, le prophète, en le jetant dans la citerne ; il mourra de faim là où il est » (V. 9). Ainsi, Sédécias a permis à Ébed-Mélec de lui porter secours.

Ébed-Mélec avait peur des hordes d’envahisseurs (voir 39.16‑17), mais il craignait Dieu davantage. Lorsque Nebucadnetsar a conquis Jérusalem, il a fait « égorger tous les grands de Juda » (39.6), les trois hommes qui ont conspiré contre Jérémie faisant vraisemblablement partie du lot. Mais l’Éternel a dit à Ébed-Mélec : « Je te sauverai, et tu ne tomberas pas sous l’épée ; ta vie sera ton butin, parce que tu as eu confiance en moi » (39.18). Ayons nous aussi confiance en Dieu et honorons-le.