Nous nous attendions à ce que la soirée à l’église soit amusante. Nous étions certains que l’événement organisé pour les enfants provoquerait les rires, que ce soit par les pitreries de nos enfants ou de ceux des autres. En effet, les rires ont fusé, mais pour mon mari et moi, c’est la stupeur qui s’est emparée de nous alors que nous tentions de dissimuler notre consternation. Un commentaire qui semblait humoristique pour les autres s’est avéré une mauvaise blague sur mon mari. Nous sentions qu’il y avait de la tension entre nous et le couple responsable du programme. Cet incident a mis en évidence l’étendue du gouffre qui nous sépare.

Les conflits finissent toujours par s’infiltrer dans nos relations. Nous démontrons de la maturité spirituelle non pas par le fait que nous soyons en conflit ou non, mais par la façon dont nous les abordons. Si nous ne savons pas qui nous sommes en dehors de l’opinion des autres, nous en faisons une affaire personnelle chaque fois qu’il y a un désaccord. Cette même insécurité a touché Saül et l’a poussé à considérer David comme une menace plutôt que comme un fils (1 SA 18.7‑11 ; 26.25).

Mais lorsque notre identité repose sur Dieu et sur sa vision, nous sommes libres d’aimer les autres et d’aborder les conflits de façon positive. Salomon a écrit : « Un cœur calme est la vie du corps, mais l’envie est la carie des os » (PR 14.30 ; voir aussi 15.1 ; 29.8). Même si Saül cherchait à le tuer, David a connu la victoire en honorant Dieu et en épargnant la vie du roi instable. David avait compris qu’il n’avait pas besoin de détruire quelqu’un pour se sentir plus fort et plus sûr de lui.

C’est lorsque nous comprenons le sens de la croix que nous parvenons à valoriser la vie de ceux qui cherchent à nous blesser ou à détruire notre réputation, peu importe si notre vie a ou non de la valeur à leurs yeux. L’amour de Dieu nous pousse à faire ce que Jésus nous demande dans Marc 12.30‑31 : l’aimer de tout notre être et aimer les autres comme nous-même.