Comment est-il possible d’abandonner son bébé ?m’a demandé mon ami. Nous venions d’entendre une autre triste histoire d’un nouveau-né retrouvé dans une toilette publique. Au moins, cette histoire-là a connu une fin heureuse : le bébé s’en est tiré indemne.

La plupart d’entre nous n’arriveraient pas à se mettre dans la peau d’une mère qui abandonne son bébé. Forcément, elle a dû souffrir de désespoir et de solitude pour en arriver là. Les jugements hâtifs ne sont d’aucune utilité dans ce cas-ci. La mère avait enveloppé le bébé au chaud et l’avait placé là où on le trouverait rapidement. Elle lui avait ainsi donné une chance de survivre.

Je suis un enfant adopté et j’ignore qui m’a donné la vie. Mais je ne me suis jamais senti abandonné. Le psalmiste a écrit : « l’Éternel me recueillera » (PS 27.10). Je suis certain de cela et je suis aussi convaincu que j’ai deux mères qui ont voulu me donner la chance de vivre. L’une m’a donné la vie et l’autre m’a consacré une partie de sa vie. J’essaie de m’imaginer, toutefois, le désespoir qu’a dû ressentir ma mère biologique lorsqu’elle m’a laissé aller.

Jokébed était une mère aimante prisonnière d’une situation sans issue (EX 6.20). Pharaon avait donné l’ordre de tuer tous les bébés mâles nés des Hébreux (1.22). Jokébed a caché le petit Moïse aussi longtemps qu’elle a pu, mais il commençait à pleurer un peu trop vigoureusement (2.3). Elle l’a installé à l’intérieur d’un bateau qu’elle a confectionné à partir d’un panier et l’a déposé sur le fleuve. Si le plan consistait à faire en sorte que le bébé soit secouru par une princesse, qu’il grandisse dans le palais de Pharaon et que plus tard il délivre son peuple de l’esclavage… et bien, il a fonctionné à merveille.

Bien entendu, ce n’était pas le plan de Jokébed, mais celui de Dieu. Une mère désespérée a donné une chance de vivre à son fils et Dieu s’est occupé du reste. C’est ce qu’il a l’habitude de faire, et ce, en ayant bien souvent recours à des moyens des plus originaux !