Le rayon des viandes de mon hypermarché est propre et agréable. De la musique festive joue pendant que je choisis des plateaux de porc, de bœuf et de poulet. Chaque paquet est emballé sous vide dans un plastique transparent, ne laissant paraître que de légères traces de sang. Peu importe à quel point le commerce essaie de le masquer, son rayon des viandes repose sur la mort.

Il en est de même pour l’adoration des chrétiens. Nous nous regroupons dans de beaux bâtiments pour adorer Dieu avec des chants joyeux. Il n’y a rien de mal à nous réunir dans un environnement propre et à jouer de la musique pour refléter notre joie en Jésus. Par contre, nous pouvons oublier que notre adoration n’est possible que grâce à la mort de notre Sauveur.

Chaque Israélite du temps de l’Ancien Testament aurait su cela. Personne ne pouvait adorer Dieu sans sacrifier un agneau, un chevreau, un veau, un taureau ou un oiseau (EX 24.4‑8). Le sacrificateur du Temple débutait et terminait chaque jour en tuant un agneau, et deux de plus le jour du sabbat. On en sacrifiait d’autres pour ceux qui venaient confesser leur péché. Au temps de Jésus, pendant la Pâque, on sacrifiait des milliers d’agneaux au Temple en quelques heures seulement. Imaginez tout le bêlement et le sang ! L’adoration était réellement rouge de sang.

Nous ne sacrifions plus d’agneaux, car l’Agneau de Dieu a été sacrifié une fois pour toutes. Pratiquer ce rituel aujourd’hui serait de nier que Jésus est venu. Mais notre adoration n’en est pas moins fondée sur la mort. Jésus « a paru une seule fois pour effacer le péché par son sacrifice » (HÉ 9.26).

Nous nous rassemblons et chantons, car la mort de Jésus nous a lavés. Nous nous joignons donc à la louange du ciel : « L’Agneau qui a été immolé est digne » (AP 5.12), « car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation » (V. 9).