Avec son blouson usagé barbouillé de graffitis et son jean vieux de quinze ans, on peut dire que mon fils Seth est un « esprit libre ». Dans la jeune vingtaine, il se démarque par son style éclectique, mais aussi par son éthique du travail incroyable et son grand coeur.

Chaque matin, Seth quitte son studio en enfouissant sa planche à roulettes, ses outils, des boissons énergisantes et son dîner dans l’un de mes anciens sacs de l’armée. Un jour, à l’arrêt d’autobus, il a vu un sans-abri traîner péniblement deux sacs de plastique qui contenaient tous ses biens. Seth a vu que les sacs étaient déchirés et lui a aussitôt proposé un échange. L’homme qui n’en croyait pas ses oreilles est parti joyeux avec un sac de toile solide entre les mains.

« Le gars en avait besoin ! » m’a plus tard expliqué Seth. « Je peux toujours m’en procurer un autre. »

Seth a instinctivement mis en pratique ce que Jésus a enseigné dans le sermon sur la montagne : donne généreusement « à celui qui te demande » et ne t’amasse pas des trésors « sur la terre ». Il a cru Jésus sur parole lorsqu’il a dit : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus » (MT 5.42 ; 6.19,25), car « votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez » (6.8).

Jésus nous a aussi dit : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (7.11).

Mon fils est récemment passé me voir et m’a demandé s’il pouvait avoir un autre de mes sacs de toile. Oui, oui il le peut ! Les sacs ne contiennent que des choses que je n’utilise plus de toute façon.

Tout comme Dieu a généreusement déversé son amour et sa grâce sur nous, puissions-nous partager nos biens librement avec les autres !