Jean Vanier, le fondateur des communautés de l’Arche, a passé sa vie à aimer ceux qui étaient souvent exclus de la société. L’Arche crée des communautés vivantes pour les handicapés ou pour ceux qui, parce qu’ils ont besoin de soins de longue durée, seraient placés en établissement si ce genre de foyer n’existait pas. Vanier affirme que les communautés reposent sur les soins du corps les plus élémentaires : donner des bains, habiller et nourrir les résidents qui ne peuvent faire ces choses seuls.

Le travail de l’Arche fait écho à la question directe de Jacques : « Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les oeuvres ? » (JA 2.14.) La foi n’est pas une catégorie mentale ou une idée abstraite, mais une vie imprégnée par la vérité et la mise en pratique de cette vérité.

La foi qui ne se manifeste qu’en paroles et qui n’est pas exprimée dans notre vie n’en est pas une vraie. Quand nous apercevons un être humain démuni et en danger et que nous nous contentons de lui donner une tape dans le dos, de lui offrir une bénédiction vide ou de lui souhaiter bonne chance, Jacques nous reprend : « À quoi cela sert-il ? » (V. 16.) La réponse est simple : ce genre d’inaction pieuse ne sert à rien.

En fait, une foi défaillante n’est pas mieux que la foi des démons. Dans ce sens, Jacques a écrit : « [Les] démons le croient aussi » (V. 19). La foi véritable agit. La foi véritable reçoit ce que Dieu dit, puis elle réagit en allant de l’avant. La foi véritable et profonde nous demande d’utiliser notre esprit, mais aussi notre corps, notre volonté, nos espoirs, nos désirs et nos engagements. Nous extériorisons notre foi lorsque nous croyons en Dieu, que nous lui obéissons et que nous le suivons en actions. La véritable foi est bien mieux que tout ce qu’un démon a connu puisqu’elle découle de Dieu lui-même.