J’ai mouillé mon lit jusqu’à l’âge de 12 ans. Il est difficile d’exprimer l’agonie ressentie lors de ces moments où vous vous réveillez au milieu de la nuit et que vos vêtements et vos draps sont mouillés. Honteux, je me dépêchais silencieusement de changer mes draps et mes vêtements, tout en faisant de mon mieux pour que rien n’y paraisse. Malgré tout, on le découvrait chaque fois. J’avais l’impression que j’étais un bon à rien, que j’avais échoué et qu’on désapprouvait mon incident.

J’ai tenté d’utiliser beaucoup de savon, d’eau et de parfum pour cacher ma difficulté. Je priais sans cesse pour que Dieu me donne une nuit au sec. Plusieurs matins, je me réveillais sans que mes prières soient exaucées. J’avais un secret honteux, et j’avais peur que tout le monde le sache.

Longtemps avant que je m’efforce de cacher ma honte, Adam et Ève ont fait de leur mieux pour cacher la leur. Au début, la honte n’était pas une émotion humaine naturelle : « L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte » (GE 2.25). Adam et Ève profitaient de la beauté d’un état qui ne connaît pas la honte. Toutefois, après avoir désobéi à Dieu, ils ont, pour la première fois, fait l’expérience de cette nouvelle émotion. Leur lutte était différente de la mienne en ce qu’elle était le résultat de leur désobéissance envers un Dieu saint et aimant. Leur péché les a conduits à adopter un comportement qui repose sur la honte : se confectionner des vêtements, se cacher, avoir peur, ne pas assumer ses responsabilités et blâmer l’autre (3.7‑12).

Dieu était le seul qui pouvait couvrir leur honte (V. 21), et lui seul peut couvrir la nôtre (AP 3.16‑18). Lorsque Jésus est mort sur la croix et qu’il a pardonné nos péchés, il a rendu la honte honteuse (HÉ 12.1,2). Nous n’avons pas à la supporter à nouveau. Grâce à ce que Christ a fait, nous pouvons obtenir « la splendeur au lieu de la cendre » et des « habits de louange au lieu d’un esprit abattu » (ÉS 61.3 ; Semeur).