Étant père de quatre enfants, je leur dis ces quatre mots presque chaque jour : « Vous devriez être reconnaissants ! » Je le fais lorsqu’ils refusent de manger leurs légumes au repas ou lorsqu’ils veulent un jouet que « tous » leurs amis ont déjà. Pour mes enfants, et je soupçonne que cela est vrai pour plusieurs d’entre nous, rendre grâce à Dieu est une discipline à acquérir individuellement, la réaction appropriée à ce que Dieu a fait pour nous.

Dans Philippiens 4, Paul nous révèle que lorsque nous rendons grâce, nous en recueillons des bienfaits sur le plan personnel, mais aussi sur le plan interpersonnel. Dans le cadre de son enseignement, Paul mentionne deux soeurs en Christ qu’un profond différend opposait (V. 2), une situation que nous avons tous déjà vécue. Ce n’est pas par motif personnel que l’apôtre les a exhortées à se réjouir et à rendre grâce, mais parce que cela leur permettait de faire la paix entre elles. En cas de désaccord, nous ne pensons instinctivement qu’à ceux avec qui nous ne nous entendons pas, et notre coeur s’endurcit davantage contre eux. Si nous choisissons plutôt de rendre grâce à Dieu pour toutes ses bénédictions envers nous, notre perspective devient plus saine et nous gagnons en espace émotionnel, deux éléments vitaux au pardon.

Cet enseignement concorde bien avec la parabole du débiteur impitoyable (MT 18.21‑35). Le débiteur, même si on lui avait pardonné beaucoup, refusait de pardonner la petite dette qu’on lui devait. Si seulement il avait pris un instant pour rendre grâce de ce qu’on lui avait pardonné une grande dette, il aurait probablement été plus indulgent envers les autres.

Oui, nous devrions nous réjouir et être reconnaissants, même en situation de conflit. Cette discipline nous fera non seulement reconnaître que Dieu nous a richement bénis, mais nous permettra aussi d’aimer les autres, de leur pardonner et de faire la paix avec eux, ce qui reflète le coeur de Jésus (JN 13.35).