Lorsque nous faisons du tort à quelqu’un, il est normal de ressentir de la honte et de l’éloignement. Il est possible que nous nous imaginions que la personne offensée est en furie à cause de notre mauvaise conduite, qu’elle rejoue dans son esprit notre comportement inconsidéré ou qu’elle considère notre faute comme irrécupérable. Il se peut même que nous pensions qu’elle se désintéressera complètement de nous tant que nous n’avouerons pas tous nos torts et que nous ne nous efforcerons pas de nous racheter.

Cependant, si nous nous imaginons que Dieu agit ainsi, nous nous trompons royalement.

Luc raconte l’histoire d’un fils prodigue qui réclame scandaleusement à son père sa part de l’héritage. Il a fait cette demande effrontée alors que son père était encore vivant et en bonne santé. Mais ce qui me révolte le plus, c’est la réponse du père. Il « fit le partage de ses biens entre ses fils » (Lu 15.12 ; Semeur).

Quelle que soit la raison pour laquelle le père a acquiescé à cette demande peu judicieuse, il a laissé son fils suivre ce chemin difficile. Dans son coeur, le fils avait déjà quitté la maison ; et ainsi, on doit parfois tout quitter totalement pour pouvoir véritablement revenir. Le père aimait son fils, et il l’a laissé s’en aller.

Le fils est parti vers un pays lointain et a dilapidé tout ce que son père lui avait donné (v. 13). Une famine s’est abattue sur le pays et le fils ne possédait plus rien. Il a décidé de retourner chez son père avec un discours de regrets et de soumission qu’il avait préparé (v. 18). Le père attendait son fils ! (v. 20.) Dès qu’il l’a aperçu rentrer à la maison, il a couru vers lui, l’a pris dans ses bras et l’a comblé de son pardon.

Dans la culture du temps de Jésus, les actions du père étaient considérées comme stupides et trop indulgentes. Mais ce bon père (comme notre Père céleste) n’avait pas d’amour-propre à préserver. La miséricorde du Père est démesurée et gratuite.