Charles Whittlesey était le héros d’un héros. On a remis la Médaille d’honneur à ce chef du prétendu « Bataillon perdu » de la Première Guerre mondiale pour la bravoure dont il a fait preuve lorsque son unité s’est retrouvée captive derrière les lignes ennemies. À la consécration de la tombe du Soldat inconnu, on a choisi Charles parmi les porteurs du premier soldat à y être enterré. Deux semaines plus tard, on présume qu’il a mis fin à ses jours en se jetant d’un bateau de croisière au beau milieu de l’océan.

Comme Élie (1 R 19.17), Charles se montrait fort en public, mais son sentiment de désespoir s’est intensifié pendant les instants de silence qui ont suivi son apparition publique. De nos jours, les gens affrontent souvent des situations plus grandes que ce qu’ils peuvent supporter. Il s’agit parfois d’un désespoir temporaire issu de l’épuisement, comme c’était le cas d’Élie. Il avait pris part à une grande victoire sur les prophètes de Baal (18.2040), mais il avait ensuite craint pour sa vie et s’était enfui dans le désert (19.13). Il arrive toutefois souvent qu’il ne s’agisse pas d’un simple épisode de désespoir passager. Voilà pourquoi il est crucial que l’on parle de dépression avec ouverture d’esprit et compassion. Dieu nous offre sa présence dans les moments sombres de la vie, ce qui nous aide en retour à le représenter auprès de ceux qui souffrent. Un appel à l’aide – auprès des autres ou auprès de Dieu – pourrait marquer le moment le plus fort de notre vie.