Une des des scènes les plus intenses de la trilogie du Seigneur des anneaux est celle où la communauté doit traverser les mines de Moria, d’obscures cavernes sous les montagnes. Les membres de la communauté descendent vers ce monde souterrain où beaucoup sont morts sous la main d’une force maléfique tapie sous terre. Inquiet, Frodon demande à Gandalf s’ils doivent absolument emprunter ce passage angoissant. Il lui répond que c’est le seul chemin.

Dans les Écritures, nous découvrons le fait que même si Dieu nous destine à la vie, nous devons premièrement mourir. Jonas a expérimenté cette réalité. Il a fui Dieu. Sa fuite a pris fin lorsque, après avoir été jeté par dessus bord, il a abouti dans une mer déchaînée. Ironie du sort, on nous dit que « [l]’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas » (Jon 2.1). Ce passage nous étant familier, nous avons tendance à penser que Jonas s’est senti soulagé parce qu’il était maintenant sain et sauf. Cependant, Jonas ignorait tout de l’issue de sa situation. Tout ce qu’il savait c’était qu’il sombrait dans le fond de l’océan déchaîné pour être ensuite avalé par un énorme poisson. Aussi dangereuse que la mer puisse être, très peu d’entre nous considéreraient le fait d’être engloutis par une gigantesque créature comme une bonne nouvelle.

Pourtant, c’est ainsi que Dieu a pris soin de Jonas. Il a envoyé la mort pour avaler Jonas, et ce dernier a prié Dieu de son petit espace restreint. Il a prié depuis le séjour des morts, terme désigné dans l’Ancien Testament comme l’endroit où toute lueur de vie est complètement éteinte (2.2). « Du sein du séjour des morts j’ai crié » (v. 2). Dieu a entendu Jonas et il l’a ramené à la vie, où il a pu prier : « Le salut vient de l’Éternel » (v. 10).

Notre foi ne nous évitera pas la mort. Au contraire, elle nous conduit vers la mort, triomphe d’elle, puis nous ramène à la vie.