J‘étais en train de chanter avec enthousiasme avec les autres pendant le culte d’adoration lorsqu’une femme s’est mise à interpréter un solo. Je ne me rappelle pas du titre de la chanson, mais je me souviens d’avoir pensé : Quelles paroles ennuyeuses et bourrées de clichés religieux ! Ah ! Encore une bonne vieille musique chrétienne paisible. J’en redemande ! (Je l’avoue, mon sarcasme était déplacé.)

La femme a terminé sa chanson et est allée s’asseoir sous les applaudissements. Puis, le conducteur de louange a dit avec émotion : « Ce chant me touche toujours autant. Merci beaucoup ! »

Aïe ! En ne pensant qu’à moi pendant l’adoration, j’avais oublié que j’étais censé louer Dieu avec les autres croyants – un privilège incroyable ! En donnant à mes préférences personnelles la place d’honneur, j’en avais fait une idole. J’avais mal dirigé mon attention – ou plutôt, j’avais fait l’erreur de l’orienter vers moi-même.

Il y a 2 000 ans, à côté d’un puits en Samarie, une femme, sans aucun doute mal à l’aise du fait que Jésus faisait d’elle le centre d’attention (« tu as eu cinq maris […] » Jn 4.18), a détourné la conversation qui portait sur son mode de vie en posant une question religieuse et politique controversée : « Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem » (v. 20).

Jésus a adroitement redirigé la conversation sur son Père céleste : « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père » (v. 21). Puis il a poursuivi ainsi : « [Les] vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (v. 23). Lorsque la femme a dit : « Je sais que le Messie doit venir », Jésus a fermé la boucle : « Je le suis, moi qui te parle » (v. 25,26).

J’imagine que la femme a dû courir jusqu’à la ville pour parler à tout le monde de cet homme qu’elle venait tout juste de rencontrer. Elle avait aussi une nouvelle raison d’adorer. Et cette adoration était dirigée au bon endroit.