Furieux, les scribes entrent dans le Temple et interrompent les enseignements de Jésus en poussant une femme devant la foule. Puis, ils disent à Jésus : « [Cette] femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? » (Jn 8.4,5.)

Jésus sait que s’il se range du côté de la loi, on l’accuserait de manquer d’amour ; et s’il se laisse dicter par l’amour, on répliquerait qu’il s’oppose à la loi. Ironiquement, ces juristes ne connaissaient rien à l’amour puisqu’ils traitaient la femme comme un accessoire. Si le péché de l’adultère était si important à leurs yeux, où était donc l’homme qui en était aussi coupable ?

Ce cas est doublement ironique parce que les plaignants étaient confrontés au même dilemme que celui qu’ils présentaient à Jésus. Que répondraient-ils si on leur posait la même question ? « [Ils] continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle » (v. 7).

Jésus confirme la loi – allez-y, lapidez-la – tout en enveloppant la femme d’amour et en exposant l’hypocrisie des scribes et des pharisiens – celui qui n’a pas de péchés devrait lancer la première pierre. Les accusateurs défaits sortent furtivement un à un « et Jésus [reste] seul avec la femme » (v. 9). Jésus traitait la femme comme une personne, et non comme un accessoire de bataille contre les chefs religieux. Lorsqu’elle reconnaît qu’il ne reste plus personne pour la condamner, Jésus lui répond : « Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus » (v. 11).

Le Fils de Dieu, parfait, est le seul qui a le droit de jeter une pierre, mais il choisit de laisser le rocher de la justice de Dieu tomber sur lui-même. Il sera « brisé pour nos iniquités » (És 53.5) afin que nous puissions aller et ne plus pécher.