En attendant son repas, Pierre a eu une vision d’une nappe tombant du ciel, recouverte d’animaux impurs. Cette apparition a dû le faire tressaillir – comment un bon Juif comme lui pouvait-il faire un rêve aussi dégoûtant ? Ce qu’il a ensuite entendu l’a scandalisé : « Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre [a dit] : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur » (Ac 10.13,14).

Cette scène s’est produite trois fois ; un schéma habituel pour Pierre. Il avait renié Jésus trois fois (Jn 18.15-27). Jésus lui avait demandé « m’aimes-tu ? » trois fois (21.15‑17). Et maintenant, il défendait sa tradition juive trois fois.

Les lois juives sur la nourriture sont difficiles à comprendre pour un non-juif, lorsqu’une « chose impure » comme le porc fait partie de son alimentation. Il est difficile d’imaginer un monde sans bacon, maintenant qu’on en trouve dans la mayonnaise, dans les sucettes et dans la crème glacée ! Il existe même un parfum français appelé Bacōn.

Là est la question. Dieu savait que les Cananéens mangeaient du porc. Il a alors dit à son peuple de ne pas y toucher. Cette règle empêchait les Juifs de manger avec leurs voisins païens afin d’éviter qu’ils se mêlent à eux et finissent par adopter leurs habitudes païennes. Dieu utilisait le régime casher pour exercer son peuple à la pureté.

À présent, Dieu informait Pierre que l’entraînement était terminé. Il envoyait son peuple dans le monde afin qu’il se mêle à ses voisins perdus, en commençant à « Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1.8). Pierre a dit au non-juif Corneille : « Dieu m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur » (10.28).

L’Église qui a vu le jour dans Actes 2 et qui ensuite, selon Actes 10, s’est agrandie pour accueillir les non-juifs, traverse toutes les frontières géographiques, ethniques et socio-économiques. Nous sommes libres de manger avec presque n’importe qui (voir l’exception dans 1 Co 5.9-11), mais nous devons prendre garde à qui influence qui.