Mon ami d’âge mûr avait du mal à apprécier son Église locale. Il avait été élevé dans une famille qui accordait de l’importance à sa relation personnelle avec Dieu et se souciait peu de la religion organisée. Lorsque ses parents étaient plus jeunes, l’Évangile n’était plus prêchée dans leur Église. Ils commençaient donc à se méfier de toutes les Églises et ont transmis leur scepticisme à leur fils. J’espère qu’il ne tombera pas dans la surcompensation en favorisant l’adoration collective au détriment de son temps personnel de prière et de lecture de la Bible.

Les mouvements de pendules sont difficiles à éviter. Les personnes qui suivent les règles à la lettre, comme les Juifs dans Romains 2.17-29, peuvent avoir une réaction si passionnée à l’égard de l’Évangile de grâce qu’ils deviennent les pécheurs de Romains 6.1 : « Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? » Par ailleurs, ceux qui connaissent la liberté de la grâce pourraient désirer la fausse sécurité qu’offre la loi, et commencer à compter sur leurs propres ressources pour parvenir à la perfection (Ga 3.3 ; Semeur).

Nous sommes tous nés dans un arc du pendule, élevés de façon à réagir aux forces dont nous ignorons même l’existence. Jacob préférait Joseph à ses frères, tout comme sa mère le préférait et que son père préférait son frère Ésaü (Ge 25.28). Jacob a trompé des gens, tout comme son père et son grand-père l’ont fait avant lui (12.10-20 ; 20.1-18 ; 26.7-11). Notre famille nous influence, même si nous tentons de le nier.

Pouvez-vous énumérer les valeurs que vos parents vous ont transmises – pas seulement les valeurs qu’ils vous ont enseignées, mais celles que vous avez retenues ? Certaines sont-elles éactionnelles – une mère dépensière réagit contre l’avarice de son père, ou un père autoritaire réagit contre la passivité de son père ? Vous ne pouvez arrêter le pendule tant que vous ne savez pas que vous vous balancez.