Debout près de la dépouille de son frère aîné, il souffrait visiblement beaucoup. Au poids de la mort s’ajoutait celui de savoir que leur relation était celle qui se rapprochait le plus d’une relation père-fils. Son frère lui disait : « Je t’aime », chaque fois qu’ils se séparaient. Mais leurs vies différentes, leurs mésententes et l’absence d’une intimité véritable entre eux poussaient l’homme atterré à se demander si son amour était réel.
Bien-aimés. On trouve ce mot profond et puissant au début de 1 Jean 4.7. Il est traduit du mot grec agapetos, qui veut dire « bien-aimé, estimé, cher, favori, digne d’amour ». Il signifie plus que l’acceptation passive de l’autre ; il appelle à l’action et à l’engagement.
À deux reprises dans les Évangiles, soit lors de son baptême et de sa transfiguration (Mt 3.17 ; 12.18 ; 17.5), Dieu dit de Jésus qu’il n’est pas simplement son Fils, mais son bien-aimé. Plus tard, Paul utilise la même terminologie pour décrire le gracieux secours de Dieu, qui sauve l’humanité « dans le bien-aimé » (Ép 1.6). Ainsi, le mot bien-aimé souligne son immense amour pour nous.
Mais en sommes-nous convaincus ?
La douleur que nous vivons nous fait parfois sentir rejetés de Dieu. Lorsque nous acceptons ce faux message, nous commençons à chercher notre réconfort dans des dieux moindres comme la nourriture, la télévision, le sexe ou le succès professionnel. Nous nous cachons des relations, nous nous perdons dans diverses activités ou nous tentons désespérément de prouver que nous sommes dignes d’amour.
Malgré cela, Dieu continue de déverser sa grâce sur nous. Son appel s’est déjà fait entendre : « J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas “mon peuple”, et bien-aimée celle qui n’était pas la “bien-aimée” » (Ro 9.25 ; voir aussi Os 2.23). Il est le Père fidèle dont l’amour est plus qu’abondant. Son amour est pleinement suffisant.