Les jours qui ont grandement marqué le monde sont peu nombreux. Pour ce qui est de ma vie, je pense au 11 septembre, à la chute du mur de Berlin et peut-être à quelques autres. Malgré tout, nous nous conduisons aujourd’hui comme nous le faisions avant ces événements.

Un certain matin, tout change pour toujours. Les disciples sont jeunes, et peut-être assez naïfs pour croire que l’enseignant itinérant de Nazareth est le Messie tant attendu. Ils ont suivi leur Seigneur alors qu’il sillonnait la Judée, qu’il attirait de grandes foules de gens suspendues à ses lèvres et fascinées par ses miracles. Ils peuvent à peine croire qu’eux, une bande désordonnée de marginaux et de pêcheurs, ont été choisis pour mener la révolution.

Puis, un certain après-midi, le rêve s’envole. Juste au moment où la victoire est à leur portée, l’ensemble du plan est saboté de l’intérieur. On a l’impression que Jésus se fait prendre par surprise par la trahison de Judas, et qu’il tombe sans se battre. Alors que la foule le raille en le mettant au défi de prouver qu’il est un roi, Jésus pousse des cris de désespoir au Père qui avait prétendu être toujours avec lui (Mt 27.46).

Les disciples sont dévastés. Comment ont-ils pu être aussi idiots ? Ils ont honte et peur, puisque les autorités se mettront sous peu à leur recherche. Ils se cachent pendant presque deux jours, ne sachant que faire, jusqu’à ce qu’ils entendent la remarquable nouvelle que Jésus est vivant ! (28.8.)

Les disciples sont ébahis, et apprennent rapidement à utiliser la résurrection de ce matin-là pour réinterpréter l’histoire du monde. Tout comme Pierre l’expliquera à la foule émerveillée, la souffrance que Jésus a endurée était précisément ce que Dieu « avait annoncé d’avance par la bouche de tous ses prophètes » (Ac 3.18). Jésus a délivré son peuple d’une manière encore plus spectaculaire que quiconque aurait pu l’imaginer.

Un certain matin, le monde a changé. Le vôtre a-t-il changé aussi ?