Le 15 avril 1865, membres de la famille, médecins et dignitaires sont rassemblés autour du lit du président américain Abraham Lincoln. Ce dernier est inconscient et sur le point de mourir d’une blessure par balle qu’un assassin a tirée sur lui.

Alors que Lincoln rend son dernier souffle, ceux qui veillent à son chevet restent silencieux. Le choc et la tristesse les laissent sans voix. Après quelques minutes, le ministre de la Guerre Edwin Stanton brise le silence avec ces paroles mémorables : « Maintenant il appartient à l’éternité. »

L’Évangile de Marc rapporte qu’après que Jésus a crié à son Père céleste et qu’il a rendu son dernier soupir, le centenier (qui supervisait l’exécution) a été tellement ému par ce qu’il avait vu qu’il a déclaré : « Certainement, cet homme était juste » (Lu 23.47).

Contrairement à la mort de Lincoln, celle de Jésus n’était pas la seule chose qui avait profondément touché le centenier. Mais aussi la façon dont il était mort.

Jésus ne s’est pas vengé de ses bourreaux. Il n’a pas accablé d’insultes les chefs juifs qui s’étaient eux-mêmes moqués de lui, ou les passants qui brandissaient le poing vers lui (Mc 15.29). Il n’a pas rendu la pareille aux soldats qui le ridiculisaient et qui tiraient ses vêtements au sort (Lu 23.34). Il n’a pas rendu le mal pour le mal. Au contraire, Jésus a enduré les injures incessantes sans rien dire. Et quand il a parlé, c’était pour bénir ses persécuteurs en priant : « Père, pardonne-leur » (v. 34). Il a même fait miséricorde au criminel repentant qui était exécuté à côté de lui, et il l’a rassuré (v. 40-43).

Il n’est pas étonnant que le centenier ait été touché jusqu’à dire ce qu’il a dit !

La façon dont Jésus est mort reflète la façon dont il a vécu. Il nous appelle à vivre (et peut-être à mourir) de la même manière, en travaillant tout en anticipant le jour où il reviendra une fois pour toutes et qu’il remettra les choses en ordre.