Le Mount Grace Priory dans le Yorkshire du Nord est l’un des monastères médiévaux les mieux préservés d’Angleterre. Pendant des siècles, les moines chartreux y ont vécu dans la solitude, se consacrant à la prière. Les ruines du prieuré sont impressionnantes. Mais c’est un monument plus moderne qui a attiré mon attention lors d’une récente visite sur le site.

Au centre de l’église prieurale se dresse une sculpture appelée Madonna of the Cross (la Madone de la Croix). Fabriquée par Malcolm Brocklesby en 1996, elle représente Marie, la mère de Jésus, soulevant son fils nouveau-né vers le ciel. Cette sculpture renferme beaucoup de caractéristiques frappantes telles que la posture de Marie (déterminée plutôt qu’affolée), et son expression (sereine plutôt qu’angoissée). Mais la caractéristique probablement la plus frappante est sa position debout en forme de croix. Brocklesby fait remarquer ceci dans son inscription : « La figure de la Madone fait partie intégrante de celle de la croix, le symbole pur et terrible au coeur du christianisme, qui est un élément incontournable de son existence. »

Marie savait que son appel serait douloureux. Siméon le lui avait dit : « Une épée te transpercera l’âme » (Lu 2.35). Cette prophétie s’est accomplie dans Jean 19. Marie se tient debout et regarde son fils, maintenant cloué sur une croix (v. 25). Il souffre. Elle l’aime d’un amour inexprimable. Et même à cet instant, il se préoccupe de son bien-être (v. 26,27). L’épée a transpercé son âme.

Il y a une raison pour laquelle le sculpteur a représenté Marie comme étant sereine. « Elle regarde au-delà du Calvaire. Elle voit la résurrection », a-t-il dit (voir 20.1‑18).

Alors que je réfléchis aux versets d’aujourd’hui et à la sculpture de Brocklesby, je me demande : Vais-je, comme Marie, accepter les souffrances inhérentes accompagnant mon propre appel divin ? Regarderai-je au-delà de la souffrance et verrai-je la promesse de victoire de Dieu ?