J’ai tout récemment remarqué que je suis dans un art qui ne devrait pas être applaudi. Je fais semblant d’écouter. Que ce soit par manque de concentration, parce que je réfléchis à ma prochaine réponse lors d’un débat passionné, ou parce que mes pensées vagabondent au milieu d’une conversation à bâtons rompus, je doute d’être la seule à posséder ce don. Parfois, en réalisant que je n’ai aucune idée de ce qui a été dit, je m’efforce d’écouter plus attentivement dans l’espoir de dissimuler mon manque d’attention. D’autres fois, je me trahis, n’ayant aucune idée de la tournure que la conversation a prise.

Quand il s’agit de communication, peu d’entre nous perdent leur concentration en tant que locuteurs. C’est l’écoute qui est difficile. On pourrait en dire de même de la prière.

Nous avons notre propre plan de ce que nous voulons que Dieu sache sur notre vie, de notre liste de requêtes de prière que nous partageons aux autres, et de nos attentes générales envers Dieu et notre temps passé avec lui. Bien que les Écritures nous enseignent que la persistance dans la prière est précieuse (Lu 11.5-10), nos vies peuvent être conformes à ces Écritures (ainsi qu’à d’autres passages à propos de la prière) en paroles sans que notre coeur suive.

Même la prière du Seigneur, qui nous sert de modèle, doit être mise en pratique non seulement par nos paroles, mais aussi par notre écoute. Nous lui demandons la venue de son royaume, sa volonté et sa providence, mais ensuite il faut être attentifs à la façon dont nous devrions conséquemment mener notre vie. Il est difficile d’écouter, non seulement à cause de l’attention intangible que cela demande, mais aussi parce qu’il faut donner plus d’importance aux autres qu’à nous-même.

En cherchant la main de Dieu, il est possible de manquer son coeur, mais nous ne manquerons jamais sa main si nous écoutons son coeur (Mt 6.33).