Les disciples sont allés pêcher, car ils avaient faim, et n’avaient rien d’autre à faire (Jn 21.3). Leur vie s’était dégradée pour la troisième fois en quelques semaines. La mort de Jésus les avait plongés dans le désespoir, la crainte et la culpabilité. Désespérés, parce que leurs espoirs s’étaient envolés, craintifs, car ils seraient sûrement tués à leur tour, et coupables, parce qu’ils (particulièrement Pierre) avaient abandonné Jésus au moment le plus crucial, ils se sont réunis secrètement, s’enfermant dans une maison. Leur entretien a été interrompu par des femmes annonçant que Jésus était vivant. Peu de temps après, Jésus leur est apparu.

Leur crainte et leur désespoir se sont vite changés en allégresse. Il est vivant ! Toutefois, ce n’était plus comme avant. Jésus était ressuscité et se tenait encore avec les disciples, mais il n’était pas toujours avec eux. Il semblait les préparer à une nouvelle étape. Lors d’un voyage de pêche des disciples, Jésus a abordé le sujet de la honte qui était toujours présente dans le coeur de Pierre.

Remarquez que c’est dans un cadre familier que Jésus s’est attaqué au problème. Il n’a pas emmené Pierre devant un conseil pour le réprimander, mais il l’a conduit avec compassion dans un lieu où il se sentait chez lui, la mer de Galilée (v. 1,2). Cette conversation aurait été bien différente dans un bureau ou une rue bondée ! Ici, sur la plage et le ventre rempli, Pierre était bien disposé à entendre les douloureuses paroles de Jésus. « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? […]. Pais mes brebis » (v. 17).

Dans notre zèle d’être une Marie dévouée plutôt qu’une Marthe inquiète (Lu 10.38‑42), nous risquons de négliger le don de l’hospitalité. Avant d’engager une conversation très sérieuse avec quelqu’un, rappelez-vous que l’entretien le plus émouvant qu’a eu Jésus a commencé par un dîner sur la plage.