Lorsque confrontés à des situations de la vie quotidienne qui nous obligent à prendre des décisions, nous ne nous attardons habituellement pas à chercher le pourquoi derrière le quoi de nos choix. En général, notre réaction dépendra de ce qui nous est visible, et ce faisant, nous oublions que derrière chaque situation se cache une histoire.

La rencontre de Jésus avec la femme au puits nous rappelle que nos interactions avec les autres et nos propres décisions quotidiennes ne sont pas indépendantes les unes des autres (Jn 4.7). Camouflant son anticipation du rejet sous une couverture de pragmatisme, la femme samaritaine voulait simplement se sentir aimée. Mais personne, ni même elle, ne réalisait que l’orientation que prenait ses choix était influencée par son histoire passée. Le passé est puissant, et si nous pouvions creuser plus profondément, nous serions surpris de constater à quel point nos blessures parlent haut et fort, même dans nos décisions les moins importantes. Sur la défensive et habituée à l’isolement, la Samaritaine, n’a analysé la situation qu’en surface. Elle s’en allait chercher de l’eau et croyait retourner à la vie normale par la suite (v. 12).

Tout comme cette Samaritaine, nous tentons de cheminer parmi les difficultés de la vie en séparant nos décisions de la trame de notre histoire et en concentrant notre attention sur le côté pratique des choses. Nous souhaitons tirer un trait sur le passé et aller de l’avant en espérant que les choses changent, même si ironiquement, nous adoptons souvent des comportements qui nous tiennent prisonniers du passé.

Mais Jésus a tout redéfini pour la femme au puits et pour nous (2 Co 5.17). Il était au courant de tout ce qu’elle avait fait durant sa vie, et il lui a tout de même promis qu’il pourrait la changer (Jn 4.10,13,14). En rachetant notre histoire, il nous appelle à regarder au-delà de notre passé puisque nous le laissons prendre ce qui était, afin d’ouvrir la porte à ce qui sera (Jé 29.11-14 ; Col 1.13,14).