Je ne croyais pas que ce serait si difficile. Mais quand le technicien a posé la couverture plombée sur mes genoux, qu’il m’a tendu le casque d’écoute et a quitté la pièce, un sentiment d’incertitude m’a enveloppée aussi étroitement que la machine IRM dans laquelle j’étais couchée. Même si ma tête et mes épaules étaient en dehors du tunnel, je me sentais prise au piège. Mon esprit s’agitait, alors que je découvrais des désirs de fuite jamais éprouvés auparavant. Je fixais le compte à rebours placé sur la partie supérieure de la machine, me demandant si mon coeur et mon esprit allaient se calmer ou si d’une minute à l’autre, j’allais sauter hors de la machine, en pleine crise de panique.

Selon notre point de vue dans l’histoire, nous critiquons Pierre sur sa décision de prendre la fuite au moment où Jésus avait le plus besoin de lui. Après tout, raisonnons-nous, Pierre avait vu des miracles, il avait entendu les demandes de Jésus (Mt 26.41) et il avait promis de le suivre jusqu’au bout, même jusqu’à la mort (v. 35). Comment a-t-il pu devenir si lâche ?

Mais soyons honnêtes, il y a eu des moments dans notre vie où nous avons fui alors que nous aurions dû tenir ferme en Jésus. Loin d’être des automates, nous avons des déclencheurs intégrés qui provoquent notre fuite lorsque nous faisons face à des situations perçues comme dangereuses. La peur est un de ces puissants déclencheurs.

Jésus a invité Pierre à entrer dans l’un des plus profonds mystères du ciel : sa mort et sa résurrection (v. 27-29). Pour entrer dans la perspective d’un royaume, il faut cependant que nous rencontrions la mort. Tout comme Pierre l’a appris, notre instinct de combat ou de fuite et le désir de sauver notre propre personne doivent être abandonnés à la croix (v. 39). Nous goûtons à la liberté lorsque, face à face avec nos propres insuffisances, notre amour pour Jésus est plus grand que notre crainte de la douleur (Jn 15.13 ; 1 Jn 4.18).